Ferme auberge du Freundstein route des crêtes 68760 willer-sur-thur
ruines du ruines du château de Freundstein (les photos arrive)
LA LEGENDE
La légende qui s'attache aux ruines du château de Freundstein, entre le Grand Ballon et le Vieil Armand, est bien connue, et il en eexiste plusieurs variantes.
Sur un piton rocheux et presque à pic au sud du Grand Ballon de Guebwiller, on voit encore les ruines imposantes du château fort de Freundstein qui fut détruit par la foudre en 1562. Si vous passez par là en été par une nuit calme, vous entendrez sans doute, dans le grand ssilence de la forêt, un bruit de chevauchée, et si vos yeux savent voir les choses du mystère, ils apercevront peut-être, galopant et se poursuivant sous les sapins et parmi la bruyère, deux chevaux en grand harnois de bataille ; le premier, tout blanc, est monté par un vieillard armé de pied en cape, qui serre tendrement dans ses bras une jeune fiIle d'une radieuse beauté. Le second coursier est noir ; son cavalier, un jeune homme, tend les bras, dans un geste d'appel ou de malédiction. Il pique sa monture furieusement, mais le cheval noir ne peut joindre le cheval blanc.
Et la chevauchée continue et les pierres et les étincelles jaillissent sous le sabot ferré des coursiers, et jamais le coursier d'ombre n'atteindra le coursier de lumière.
Et un peu avant qu'au ciel commencent à pâlir les étoiles, soudain, le cheval blanc gravit en quelques bonds le roc qui supporte le,s murs du château. Une seconde, à l'endroit où jadis fut le pont?levis, on l'aperçoit debout, cabré au?dessus de l'abîme ; la jeune fille se serre lus étroitement contre le vieillard, puis cheval et cavaliers s'effacent comme un songe.
Pendant ce temps, l'autre cheval est demeuré au pied du rocher, piaffe, il encense et l'écume coule blanche sur sa robe noire. Son cavalier lève des yeux suppliants, puis il se tord les bras, se frappe la poitrine, se mord les poings, et pleure et sanglote et gémit. Alors le cheval noir fait demi?tour et, lentement, s'enfonce dans les bois, disparaît.
Voilà bien des siècles, le château était habité par le sire de Freundstein qui tenait son fief de l'empereur Charlemagne. Le bon sire, déjà vieux, avait une fille, Galswinthe, merveilleusement belle et bonne et qu'il chérissait. Or, le comte de Géroldseck vit Galswinthe et il en devint éperdument amoureux.
Géroldseck était jeune, et beau, et riche, mais violent et sauvage, et Galswinthe ne l'aimait pas. Et quand Géroldseck vint demander au sire de Freundstein la main de sa fille, le bon seigneur refusa. Alors Géroldseck résolut d'obtenir par la force ce qu'on refusait à ses prières.
Une nuit, à la tête d'une troupe nombreuse, il vint attaquer le château. Surpris, Freundstein n'eut pas le temps d'appeler à l'aide ses fidèles vassaux ; les assaillants forcèrent la première enceinte, massacrèrent la petite garnison. Freundstein aurait pu résister encore, car un ravin profond de cent coudées séparait la première enceinte de la deuxième, mais un traître soudoyé par Géroldseck se glissa jusqu'au pont-levis, manoeuvra les chaînes, le fit s'abaisser, et déjà le vainqueur se précipitait quand un spectacle inattendu le cloua sur place.
Sous la poterne venait d'apparaître, monté sur son destrier couleur de neige, le sire de Freundstein, armé de pied en cape et tenant dans ses bras Galswinthe, toute pâle dans sa robe blanche :
<< - Maudit sois-tu, Géroldseck, voleur et assassin... Et qu'à nous, Dieu pardonne !
Puis, après un grand signe de croix, serrant étroitement sa fille sur son cœur, il éperonna rudement le cheval, qui franchit le parapet d'un bond et s'abîma dans le ravin.
On raconte que Géroldseck, fou de rage et de désespoir, se jeta lui aussi à cheval dans l'abîme et périt avec eux.
On raconte encore que Freundstein et sa fille furent miraculeusement sauvés ; je n'en sais rien. Tout ce que je puis dire, c'est que, maintenant encore, par les calmes nuits d'été on peut entendre autour du Freundstein un bruit de chevauchée et voir au clair de lune, sur son cheval d'enfer, Géroldseck le maudit poursuivant vainement Galswinthe que son père emporte serrée sur son cœur, au galop victorieux du grand destrier blanc ".
Lu dans le Tome II des "Légendes d'Alsace"